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Le Tour du Monde de Thomas
3 décembre 2006

(Bolivie) Kms parcourus : no sé ; Argent dépensé : 5 Eur

David souhaite me faire découvrir la "campagne" bolivienne et nous voici parti pour deux jours de randonnée dans les montagnes et les hauts plateaux aux alentours de Sucre. Le voyage en camion jusqu´au début de la marche est épique. Nous sommes une cinquantaine, entassés dans la benne, debout, au milieu de sacs hétéroclytes et de femmes boliviennes allaitant leur enfant. Tout cela en plein soleil et sur une route non asphaltée, autant vous dire que le voyage me paraît long. Nous commençons ensuite l´ascension jusqu´à Sisipucu, village fantôme à quatre heures de marche. Pas d´eau courante ni d´électricité ici évidemment. Les maisons sont en torchis (adobe), les quelques habitants ne maîtrisent souvent que le quechua et vivent de l´agriculture et de l´élévage. Nous sommes accueillis par une grand mère, amie de David, qui nous offre le déjeuner. Nous lui apportons de notre côté du pain et des feuille de coca qu´elle reçoit comme l´ostie, les mains jointes. Cuisine au feu de bois, je tâche de ne pas trop regarder l´état de la vaisselle, précaution nécessaire si l´on souhaite pouvoir manger ensuite. Nous repartons le ventre plein vers un autre village ou plutôt vers une autre communauté, à une heure de marche. Maragua se situe au coeur d´un cratère volcanique qui s´est vraisemblablement effondré sur lui même. Nous découvrons avec une joie non dissimulée qu´il y a une auberge, avec cuisine et réserve de vin. Détail important car cela fait exactement 100 jours que je suis parti et il s´agit de fêter cela dignement ! Je suis heureux de partager ce moment avec David, à la lueur de la bougie, au sein de cette communauté Jalq´a. Il y a une fête traditionnelle dans le village voisin ce soir et nous décidons d´y passer la soirée. La culture festive n´a pas grand chose à voir avec les standards européens de la fête et je suis bien déconcerté. Toute "l´action" se déroule sur la place de l´église, dans la demi-obscurité du clair de lune. Dans le noir, nous attendons de longues minutes, en observant les silhouettes en poncho le long des murs de la place. Soudain, une procession de musiciens sort de l´Eglise en jouant ou plutôt soufflant des airs traditionnels avec le sicus (sorte de flûte). On allume un feu sur la place et l´on partage avec entrain les feuilles de coca et la chicha, boisson nationale, provenant de la fermentation du maïs. Commencent ensuite des jeux pyrotechniques où il faut mieux bien se reculer si l´on ne veut pas finir sourd ou brulé ! Retour à l´auberge, en parant dans la nuit les attaques de chiens à moitié sauvages.

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