(Thailande) Kms parcourus : 80 ; Argent depense : 8 Eur

Je quitte Bangkok une nouvelle fois de bonne heure pour rejoindre Ayutthaya, a 80km plus au nord. Je sors de la megalopole thailandaise en train, c'est le plus simple et cela ne coute rien (0.3 Eur). En revanche, c'est tres long, plus de deux heures. Une fois arrive, je me trouve une guesthouse et loue un velo pour pouvoir me deplacer librement entre les differents sites archeologiques. Ayutthaya fut la capitale du Siam - l'ancien nom de la Thailande - de 1350 a 1767. La ville fut ensuite detruite par une invasion birmane mais la beaute des ruines laisse imaginer la grandeur du royaume d'Ayutthaya. Je ne peux resister a vous livrer une petite anecdote historique, croustillante comme je les aime, sur la presence francaise au Siam a cette epoque. Louis XIV avait de grands projets de ce cote-ci du monde et souhaiter a terme creer une colonie au Siam. Plusieurs delegations francaises firent donc le voyage, menees notamment par l'Abbe de Choisy, un abbe qui aimait se deguiser en femme. Ces entreprises audacieuses furent grandement facilitees par la francophilie opportuniste d'un aventurier grec, Phaulkon. Voici sa description, par Maurice Garcon : "Levantin d'origine, devenu anglais et converti a la religion anglicane par commodite, catholique sous la direction d'un jesuite, portuguais par politique, siamois par accident, marie a une japonaise par hasard, Phaulkon devint francais de coeur par necessite et resolut de faire du Siam, qui l'avait imprudemment accueilli, une colonie pour Louis XIV". Ce type a commence comme mousse sur des navires grecs et grace a sa tchatche et sa maitrise de nombreuses langues, est devenu presque aussi important que le roi Thai lui-meme. Le pape et Louis XIV lui ecrivait personnellement et menait un train de vie dement a Lopburi, ou il enchainait sauteries sur sauteries. Cela finit par en faire trop pour les hauts dignitaires siamois qui l'assassinerent finalement et chasserent les troupes francaises deja installees au pays. A la suite de cet evenement, la Thailande devait se fermer assez curieusement a toute presence etrangere pendant 200 ans. Dans la soiree, attable a l'une des gargottes de rue d'Ayutthaya, plonge dans mes pensees et dans ma soupe, je releve la tete et me retrouve nez a nez avec un elephant, la trompe quasiment dans mon assiette, Certes, c'est un bebe, mais la rencontre surprend. Des jeunes Thai le promenent dans la rue, avec quelques feuilles de bananiers que l'on peut acheter et offrir au pachyderme. En voyage, l'inattendu arrive toujours !