(Israel, Jordanie) Kms parcourus : 90 ; Argent depense : 42 Eur

Je quitte Jens ce matin. Nous nous suivions depuis Petra et il part en stop pour Tel-Aviv, attraper son avion pour l'Allemagne. Je pars de mon cote vers la frontiere jordanienne, en esperant dormir ce soir a Damas. Tout se deroule sans anicroche jusqu'a la frontiere syrienne, que j'aborde anxieux, la suite de mon voyage par voie terrestre se joue ici. En theorie, il faut obtenir son visa au prealable (en France car impossible en Jordanie ou en Egypte) mais plusieurs voyageurs m'ont assure que cela etait possible ici, moyennant bakchich. Malheureusement, l'un des chefs des douaniers syriens, fumeur ventripotent avachi sur sa chaise, a decide que je ne passerai pas. Les lires syriennes n'y font rien. J'insiste, tout d'abord avec le sourire, puis de plus en plus fermement lorsque je vois que l'affaire est cuite. Cela me vaudra un raccompagnement manu militari en Jordanie. Degoute, je rebrousse chemin vers Israel, ou j'espere trouver un bateau vers Chypre ou la Turquie. J'arrive 15 minutes avant la fermeture de la frontiere israelienne. Toutes les autres personnes passent, je reste a repondre aux questions habituelles, consequences de mon visa pakistanais. J'ai beau leur dire que j'etais en Israel ce matin, ils s'en moquent et ne peuvent visiblement verifier. Je suis fatigue, eux aussi et les douaniers sont agressifs. Un jeune con zele me demandera meme pourquoi je ne reste pas en France, ce beau pays, plutot que venir chez eux. Mon cas ne peut se regler en un quart d'heure, ils decident de me renvoyer en Jordanie. Revenez demain. C'est la deuxieme frontiere qui se ferme a moi aujourd'hui, le moral accuse le coup. Je plante la tente, du cote jordanien, entre deux voies de circulation, afin d'eviter les champs infestes de serpents. Une journee pour rien, beaucoup d'energie et d'argent gaspille, a mettre sur le compte de la betise humaine.